LA COLLECTION DE LIVRES RARES DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ LAVAL : UN TRÉSOR À DÉCOUVRIR Présentation de la section Thèses et livres rares Qu'est-ce qu'un livre rare ? Comment acheminer un livre rare à la Section de livres rares ? Présentation de la Section Thèses et livres rares La collection de livres rares de l'Université Laval est organique. Sa constitution, sa composition ainsi que des livres individuels qu'elle renferme reflètent l'histoire et le mandat de l'institution qui l'a constituée. Aujourd'hui, des critères balisent la sélection des livres pour la collection : l'âge, une reliure de luxe, une édition importante ou limitée, une grande valeur monétaire, ou une dédicace significative. Mais au-delà de ces critères froids contemporains, se profile une collection de plus de 25 000 titres qui reflète les valeurs de l'institution et des bibliothécaires qui les ont traduit dans leurs sélections. L'Université Laval a été fondée par le Séminaire de Québec en 1852. Bien qu'une institution distincte, l'Université était, pendant 100 ans, entièrement gouvernée par le Séminaire. Cette relation de quasi identification administrative entraîne une confusion historique des deux institutions, ce qui a un impact important sur la Bibliothèque de l'Université. Ainsi, l'Annuaire de 1858 - 1859 affirme que la bibliothèque de l'Université est celle du Séminaire, dont les 15 000 livres - et plusieurs sont rares, même à cette époque - provenaient, depuis la fondation du Séminaire en 1663, d'évêques, de curés de paroisse, de prêtres du Séminaire et de communautés religieuses, entre autres. Ce n'est qu'en 1964 qu'il y a séparation de la bibliothèque de l'Université d'avec celle du Séminaire. Elle entraîne un partage des volumes qui appauvrit la collection de livres rares de la nouvelle Bibliothèque de l'Université. Si les livres en provenance de l'ancienne bibliothèque commune de l'Université et du Séminaire sont au cœur de la collection actuelle de livres rares, ils ne constituent plus la majorité des volumes. La composition de la collection continue, néanmoins, de refléter l'histoire de l'Université, notamment, par l'évolution de la concrétisation du double mandat de celle-ci d'enseignement et de recherche, mandat que la collection doit supporter. La Section des livres rares témoigne de plusieurs particularités reliées directement à son mandat de soutien à l'enseignement et à la recherche. Ainsi, outre les 25 000 titres de livres rares, elle gère une collection de près de 25 000 mémoires et thèses rédigés par les étudiants de l'Université depuis le 19e siècle ; une collection d'environ 11 000 manuels scolaires, dont le plus ancien volume remonte à 1809, et une collection de livres d'artistes, composée en partie de livres issus d'un mini programme d'enseignement dans ce domaine. Une autre particularité de la Section des thèses et livres rares résulte d'une entente entre la Bibliothèque et la Division des archives de l'Université (signée il y a dix ans) permettant l'offre d'un service de référence commun pour les archives, les livres rares et les thèses. Cet arrangement apporte des avantages de mise en rapport de documents détenus par les deux services. Il y a tout lieu de croire que la plupart des volumes constituant la collection de livres rares ne s'y trouvent pas par hasard. Le double caractère de Laval, comme université et, pendant longtemps, comme organisme relié à l'Église catholique, a fortement joué dans la constitution de la collection de livres rares. Ainsi les livres en arts (comprenant la littérature), en droit, en philosophie et en théologie y ont longtemps dominé et y dominent toujours. Aussi. la plupart des individus identifiés comme fournisseurs de volumes à l'Université y ont travaillé. On peut nommer le professeur d'études hispaniques Richard Pattee, qui possédait, entre autres, une belle collection d'éditions de Don Quichotte, dont plusieurs mises en exposition à la Grande Bibliothèque, à Montréal en 2005, lors du 400e anniversaire de la publication du livre. Outre des particularités de l'histoire de l'Université et de sa Bibliothèque, la collection de livres rares reflète la situation géographique de l'Université Laval dans le centre du Québec ; ainsi, la collection est particulièrement riche en livres sur la région. L'importance accordée aux livres rares est donc directement liée aux utilisations en enseignement et en recherche qu'on leur trouve. Dans le domaine du livre ancien, par exemple, un imposant projet de recherche visant à établir un inventaire des livres anciens au Québec pourrait être mobilisateur, générant des recherches et alimentant l'enseignement pendant plusieurs années. D'ailleurs, un cours sur le livre ancien vient d'être lancé cette année à l'Université et un catalogue de livres anciens à la Bibliothèque de l'Université Laval vient d'être établi. L'association de l'Université Laval à un projet de cette envergure, nationale et, à l'avenir, peut-être internationale, augmentera certainement l'importance accordée à sa collection de livres anciens et, partant, d'une collection de livres rares qui ne cesse de prendre d'ampleur. Qu'est-ce qu'un livre rare ? Actuellement, un livre rare de la BUL doit en principe répondre à l'un ou l'autre des critères suivants :
À noter qu'un livre doit rencontrer l'un ou l'autre de ces critères et non pas l'ensemble. Tous ces critères sont formels ; aucun ne réfère au contenu. Il sont inutiles comme guides du développement de la collection. La BUL a toujours reçu passivement ses livres rares, mais a rarement cherché activement à enrichir sa collection. Aujourd'hui, j'aimerais vous proposer quelques modifications des critères formels et quelques jalons de critères substantifs. Les critères formels n'ont pas changé depuis le début des années 1960. Ils ont nécessairement été appliqués avec souplesse, ce qu'invite d'ailleurs la formulation vague de certains d'entre eux. Le temps serait venu d'en revoir quelques uns. Le premier, sur l'âge des volumes devrait évoluer avec les années plutôt que rester fixe. Ainsi, la date de 1800 serait remplacée par la période de 200 ans, la date 1850 par 150 ans et la date 1900 par 100 ans. Le 6e critère sur la valeur monétaire, devrait être précisé. Il y a quarante ans le barème était de 50 $ ; aujourd'hui je proposerais 1 000 $ pour un seul volume, mais ce chiffre est arbitraire et devrait être vérifié contre la réalité des prix des volumes aujourd'hui. Enfin, en ce qui a trait au 7e critère (être vulnérable au vol, à la mutilation ou à la détérioration physique), il ne devrait pas être interprété de manière a justifier l'envoi aux livres rares de tous ce qui a été malmené. Ce qui m'amène à une autre proposition : il faudrait revoir la sélection faite dans le passé en vertu de ces critères afin de faire un élagage. Par exemple, Les Versets sataniques de Salman Rushdie, et dont l'édition aux TLR n'a rien de rare, ne doit plus être considéré comme vulnérable puisque Rushdie n'est plus la cible d'un fatwah. Par contre, on devrait songer à établir un huitième critère formel, à savoir, conserver aux livres rares un exemplaire de la première édition d'un grand ouvrage, surtout de fiction, ou d'un ouvrage d'un écrivain renommé. Plus important, cependant, est la nécessité d'élaborer des critères de développement de la collection, c'est à dire, des publications qui seraient recherchées activement par vous les bibliothécaires-conseils. Ces critères doivent référer au contenu et refléter la spécificité de l'Université Laval dans sa mission, dans son histoire, et dans sa situation géographique, afin de bâtir une collection qui serait complémentaire aux autres collections de livres rares au Québec. Quels peuvent être ces critères ? Voici quelques propositions de jalons.
Comment acheminer un livre rare à la Section de livres rares ? Dans cette dernière partie de la présentation, je devais vous informer de la procédure à suivre pour faire acheminer un livre à la Section de livres rares. J'ai dû m'en informer moi-même, puisque mon premier contact avec les livres rares dans bien des cas a lieu après leur arrivée dans la Section. Voici ce que j'ai glané grâce à Julie Gauthier et à Nicole Genest, qui ont pris le temps de me l'expliquer et que je remercie. Pour ce qui est des achats, d'abord, le processus part de chez vous puisque c'est vous qui décidez quels documents vous souhaitez inclure dans la collection.
Pour ce qui est des dons, le processus part de chez vous, de la Section des thèses et livres rares ou de la section des dons, dépendant de qui reçoit l'offre initiale.
Préparé par M. James Lambert, Division des archives Version provisoire du 26 octobre 2006 |